Amour

Amour

 

Circulating in your bones an intoxicating sap

The undertakers can’t see the flesh or the life that lifts your frame

The opportunists come as well

To spit on your skeleton

They make it their job to maintain the grave

 

Amour

 

They point you toward other phantoms for identity

But you know that your bones are your only vessel

And you trace

Elsewhere

Always very far

Always more intense

Without ever stopping . . .

 

Amour

 

Your bones knock together in a redemptive din

Energy is your thought

Generosity is your sap

The concept is your laughter

Love is your art

Art is your life

 

Amour

 

Chaos

Providential expanse

Radically welcoming differences

Possibilities

Ad infinitum

So long as one holds on

 

Amour

 

They want to flatten you

But you’re not one to lie on the ground

Your wings are your propellers

They crush the tyrant’s power

They stir up the wind, that starry void of voluntarists

They retain creative energy

 

Amour

 

You cleave the air

Upside down

Your eyes holed by otherworldliness

You belong to no place

You do not contain or retain space

The air burns everywhere around your bones

Don’t look back

Though your ancestors mastered the danse macabre

 

Amour

 

You rejoin your hymen

The flesh of your flesh

 

Amour

 

Your bones may be consumed

If you happen to fall

It will be to pass through the earth and dissolve the abjections of humanity

For you love that raw and living matter of the soil

And your sap spreads deep to make your bones flower again

To be dispersed far and wide by the desert wind

And an invisible sap

Will manage to gather them together for a new feast

Amour

 

Un suc enivrant
Perle dans ta carcasse
Aveugles sont les croque-morts
Qui ne voient ni la chair ni le vivant de ta charpente
Nombreux sont les traîtres
S’attroupant pour démembrer et cracher sur ton squelette
Entretenir le charnier, ils en font leur métier

 

Amour

 

Étranger tu seras
Pour la vie
Ils t’assignent d’autres fantômes pour identité
Mais tes os sont ton seul vaisseau
Dans un perpétuel élan
Tu traces
Ailleurs
Loin
Toujours plus intense

 

Amour

 

Tes os s’entrechoquent dans un fracas salvateur
L’énergie est ta pensée
La générosité est ta sève
Le rire est ton concept
L’amour est ton art
L’art est ta vie

 

Amour

 

Chaos
Étendue providentielle
Accueil radical des différences
Du possible
Ả condition de s’y tenir
Ả l’infini

 

Amour

 

Les attentistes veulent te plaquer au sol
Tu n’as pourtant rien d’un gisant
Tes ailes sont des hélices
Broyant le pouvoir du tyran
Brassant le vide sidéral des immobilistes

 

Amour

 

Tu fends l’air
Sens dessus-dessous
Les yeux troués
Par l’ailleurs
Ne te retourne jamais
Bien que tes ancêtres maîtrisaient si bien la danse macabre
Tu n’appartiens à aucun lieu
Ne contiens ni ne retiens l’espace
Tes os enflamment l’air et le temps

 

Amour

 

Précieuse est la volupté de ton hymen
La chair de ta chair
Tes os peuvent se consumer
Ả l’envie

 

Amour

 

Si tu tombes à terre
Ce sera pour fondre les abjections de l’humain
Par ta chute
Tu transperceras la terre
Cette matière brute et vivante que tu chéris tant
Et ton suc se répandra à nouveau pour refleurir tes ossements
Qui seront dispersés très loin par le vent du désert
Et une sève invisible
Les rassemblera pour un nouveau festin